André Gide. Le Retour du Tchad

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Format : PDF – EPUB - KPF


Le Retour du Tchad, Carnets de route d’André Gide

Résumé : 

Publié en 1928, Le Retour du Tchad constitue la suite du Voyage au Congo (1927), poursuivant le témoignage d’André Gide sur son périple en Afrique équatoriale française. Ce second carnet couvre la portion finale de son voyage, depuis Fort-Archambault (aujourd’hui Sarh, au Tchad) jusqu’à son retour en France. Plus bref et plus concis que le précédent, ce récit n’en reste pas moins essentiel pour comprendre la continuité de la pensée gidéenne, à la fois dans son observation de l’Afrique et dans sa dénonciation du système colonial.

Un itinéraire de fatigue et de lucidité

À travers les dernières étapes de son voyage — le Tchad, le Soudan, l’Égypte — Gide livre ses impressions sur des régions alors peu connues des Européens. Le texte se teinte d’un ton plus grave, plus introspectif. Le voyageur, physiquement affaibli, regarde avec une lucidité accrue ce monde africain qu’il traverse depuis des mois. Les paysages désertiques du nord contrastent avec la luxuriance des forêts du Congo : le dépouillement du Sahara et du Sahel semble symboliser une forme d’épure, de mise à nu du regard et de la conscience.

Des pratiques coloniales toujours critiquées

Dans Le Retour du Tchad, Gide ne relâche pas sa dénonciation. Il continue de consigner les abus, les souffrances des populations locales, l’incohérence de certaines politiques coloniales, et la misère résultant du travail forcé. Il met notamment en cause les méthodes de recrutement des porteurs, les campagnes militaires menées sans discernement, et l’aveuglement de certains administrateurs coloniaux.

Gide se livre aussi à une analyse de l’institution militaire en Afrique, critiquant le rôle destructeur de la présence française, qui au lieu de « civiliser », désorganise les sociétés, détruit les cultures, et confisque les libertés. Il met en lumière la distance entre les intentions affichées par la métropole et la brutalité réelle du terrain.

Un regard sur la civilisation occidentale

Le carnet se clôt peu à peu sur une réflexion plus large : la critique de la colonisation devient celle de la civilisation occidentale elle-même. Gide semble se demander si ce que l’Europe exporte vraiment, au nom du progrès, n’est pas plutôt la cupidité, la violence et le mépris. À travers l'Afrique, c’est finalement l’Occident qu’il observe avec un œil de plus en plus inquiet.

Conclusion :

Le Retour du Tchad prolonge et approfondit la portée morale et politique du Voyage au Congo. Moins descriptif, plus réflexif, ce second volet marque l’aboutissement d’une prise de position claire : celle d’un écrivain qui, au nom de l’humanisme, refuse les silences coupables et le confort de l’indifférence. Gide, loin de tout exotisme ou paternalisme, use de son autorité littéraire pour éveiller les consciences. Ce journal de retour devient ainsi un manifeste contre la colonisation brutale et un appel à la responsabilité collective. Ce texte rare, sobre et courageux, demeure un jalon important de la littérature anticoloniale et de la pensée critique du XXe siècle.

Le plaisir de lire avec La Petite Librairie

Serge

 

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