Pierre Drieu la Rochelle

Pierre Drieu la Rochelle est un écrivain, essayiste et journaliste français né le 3 janvier 1893 à Paris, dans une famille bourgeoise aux origines normandes. Son œuvre, marquée par une intense recherche identitaire et une sensibilité exacerbée, s’inscrit dans les bouleversements politiques et existentiels du premier XXe siècle.

Issu d’un milieu aristocratique déclinant, Drieu la Rochelle connaît une jeunesse partagée entre éducation stricte, doutes personnels et fascination pour les valeurs viriles. Mobilisé durant la Première Guerre mondiale, il est blessé à plusieurs reprises, une expérience traumatique qui marquera profondément sa pensée et nourrira son dégoût du monde bourgeois et démocratique.

Après la guerre, il s’engage pleinement dans la littérature. Son premier recueil de nouvelles, Interrogation (1917), puis son roman L’Homme couvert de femmes (1925) introduisent un style élégant, désabusé et introspectif. Drieu s’impose véritablement avec Le Feu follet (1931), roman tragique inspiré du suicide de son ami Jacques Rigaut. Cette œuvre, qui raconte l’errance d’un homme en quête de sens dans un monde vidé de spiritualité, reflète son propre désespoir existentiel.

Parallèlement à son activité littéraire, Drieu la Rochelle se passionne pour la politique. D’abord sympathisant du communisme dans les années 1920, il évolue rapidement vers un fascisme intellectuel, prônant une Europe unifiée, débarrassée du capitalisme et du parlementarisme. Il adhère un temps au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot et devient, sous l’Occupation, le directeur de la Nouvelle Revue française (NRF), rôle qu’il assume dans un esprit collaborationniste.

Après la Libération, traqué pour son engagement aux côtés de l’Allemagne nazie, il se suicide le 15 mars 1945 dans son appartement parisien, après avoir laissé plusieurs lettres d’adieu où percent le remords, le désarroi et une lucidité tragique.

Conclusion :

Pierre Drieu la Rochelle incarne l’une des figures les plus complexes et controversées de la littérature française du XXe siècle. Écrivain du désespoir, du vide spirituel et des quêtes avortées, il a su exprimer avec une rare intensité les troubles d’une époque en crise. Si son engagement politique ternit son image, ses romans notamment Le Feu follet et Gilles demeurent des œuvres puissantes, traversées par une tension permanente entre la lucidité et l’absolu, la décadence et le salut impossible. À travers lui, c’est le portrait d’une génération perdue que l’on entrevoit, prise entre les ruines d’un monde ancien et l’échec des idéologies nouvelles.

 

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