Jean Boccace

Jean Boccace (en italien Giovanni Boccaccio) naît en 1313 à Certaldo ou Florence, dans une famille bourgeoise. Fils illégitime d’un riche marchand florentin, il grandit à Naples, où il reçoit une éducation raffinée en littérature, droit canonique et humanités. Ce séjour napolitain est capital : il y découvre la cour, les cercles cultivés, les plaisirs mondains — autant d’éléments qui nourriront ses écrits.

Tout au long de sa vie, Boccace est déchiré entre les séductions sensuelles du monde et les exigences de la piété chrétienne. Cette tension traverse son œuvre, tout comme son amour pour une mystérieuse femme, Fiammetta, muse idéale qui imprègne plusieurs de ses premiers textes.

Il commence par écrire des poèmes et des romans courtois en vers ou en prose (Filocolo, Teseida, Fiammetta, Filostrato), mais c’est avec le Décaméron, rédigé entre 1349 et 1353 dans le sillage de la grande peste, qu’il atteint la postérité. Véritable chef-d’œuvre de la littérature mondiale, ce recueil de cent nouvelles racontées par dix jeunes gens retirés à la campagne est à la fois un hommage à la vie, un miroir de la société médiévale, et un manifeste de la liberté narrative.

Humaniste convaincu, Boccace est profondément influencé par Pétrarque, son ami et correspondant fidèle, avec qui il partage la passion des auteurs antiques. Il consacre les dernières années de sa vie à des travaux érudits sur Dante (Trattatello in laude di Dante) et sur la mythologie, rédigeant également des biographies de femmes célèbres dans De mulieribus claris, un des premiers livres européens entièrement consacrés aux figures féminines historiques ou mythiques.

En proie à des difficultés financières et morales dans ses dernières années, Boccace meurt en 1375 à Certaldo, léguant une œuvre qui allie sensualité, satire, érudition et compassion.

Conclusion :

Jean Boccace est l’un des piliers de la littérature italienne et européenne. Par son style clair, vivant et profondément humain, il libère la prose italienne des carcans médiévaux et lui donne sa première grande œuvre moderne. À travers le Décaméron, il offre un portrait vivant, satirique et parfois irrévérencieux d’une société tiraillée entre la foi et les plaisirs, la peste et l’amour, le vice et la vertu.

Précurseur de l’humanisme de la Renaissance, Boccace a ouvert une voie nouvelle dans l’art de raconter, où la finesse psychologique, l’ironie sociale et la liberté de ton marquent une rupture décisive avec la tradition médiévale. Il reste, à ce titre, l’un des grands conteurs de l’histoire, inspirant des générations d’écrivains de Rabelais à Chaucer, de Molière à Marguerite de Navarre.

 

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