Fiodor Dostoïevski

Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (en russe : Фёдор Михайлович ДостоевскийN , [ˈfʲɵdər mʲɪˈxajləvʲɪtɕ dəstɐˈjɛfskʲɪj] né le 11 novembre 1821 à Moscou et mort le 9 février 1881 à Saint-Pétersbourg, est un écrivain russe. Considéré aux côtés de Léon Tolstoï comme un des plus grands romanciers russes, il a influencé de nombreux autres écrivains et philosophes.
Après une enfance difficile, il est élève d'une école d'officiers et se lie avec le mouvement progressiste de Saint-Pétersbourg. Arrêté en avril 1849, il est condamné à mort, mais, après un simulacre d'exécution, est finalement déporté dans un bagne de Sibérie où il passe quatre ans. Redevenu sous-lieutenant, il démissionne en 1859 et s'engage complètement dans l'écriture. Épileptique, joueur couvert de dettes et d'un caractère sombre, Dostoïevski fuit ses créanciers et mène en Europe une vie d'errance au cours de laquelle il abandonne toutes ses convictions socialistes et progressistes, devenant un partisan convaincu de l'Empire russe et de la religion orthodoxe.

Écrivain admiré à la suite de la publication de Crime et Châtiment (1866) et de L'Idiot (1869), il publie ensuite ses deux œuvres les plus abouties : Les Démons (1871) et Les Frères Karamazov (1880).
Les romans de Dostoïevski sont parfois qualifiés de « métaphysiques », tant les questions du libre arbitre et de l'existence de Dieu sont au cœur de sa réflexion angoissée, ainsi que la figure du Christ. Ses œuvres ne sont cependant pas des « romans à thèse », mais des œuvres où s'opposent de façon dialectique des points de vue différents avec des personnages qui se construisent eux-mêmes, au travers de leurs actes et de leurs interactions sociale. Dostoïevski chemine ainsi principalement sur différents thèmes relatifs à la nature et à la condition humaine.

Biographie
Jeunesse et formation

D'origine tatare par son ancêtre Aslan Tchereby-Mours, « demeuré en Moscovie après l'éviction de la Horde d'or », Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski est le second fils de Mikhaïl Andreïevitch Dostoïevski, médecin militaire à l'hôpital des Indigents de Moscou et de Maria Fiodorovna Netchaïev. Le père, alcoolique, est d'humeur morose et fait régner une atmosphère insupportable à la maison. En 1827, Mikhaïl Andréiévitch est nommé « assesseur de collège » et obtient ainsi un titre de noblesse héréditaire. Il fait l'acquisition de deux villages, Darovoié et Tchermachnia, en 1831. En 1832, les deux hameaux sont détruits par un incendie. Après la mort de la mère, le 27 février 1837, la tante maternelle, Alexandra, joue un grand rôle dans la vie de la famille.
Il lit avec ferveur Shakespeare, Goethe, Victor Hugo et surtout Schiller, auteur déterminant dans sa vocation d'écrivain : « Lorsque j'avais dix ans, je vis à Moscou, une représentation des Brigands de Schiller avec Motchalov, et je vous affirme que l'énorme impression que je subis alors exerça une féconde influence sur mon univers spirituel. »
À l'initiative de son père, qui y voyait probablement les avantages d'une prise en charge financière par l'État de l'éducation de son fils, Fiodor intègre une formation militaire, alors qu'il n'a ni don ni goût pour la vie de soldat. Après en avoir réussi l'examen d'entrée, Fiodor intègre l'École supérieure des Ingénieurs militaires de Saint-Pétersbourg en 1838. Tant bien que mal, il effectue sa scolarité dans l'indigence, n'ayant parfois pas de quoi se nourrir, car son oncle (qui l'accueille) refuse de lui envoyer suffisamment d'argent. C'est un élève taciturne, au regard mystérieusement mélancolique, qui ne s'intègre pas bien à l'école. Il méprise le matérialisme et le carriérisme de ses camarades.
Selon une rumeur forgée par un riche voisin, P. P. Hotjaïncev, qui lorgnait les terres du village de Darovoié, Mikhaïl Dostoïevski aurait été tué le 8 juin 1839 par les serfs de Darovoié, excédés par les mauvais traitements que leur faisait subir leur maître. En réalité, il meurt victime d'une crise d'apoplexie, comme le confirme son autopsie. Selon la tradition familiale, la nouvelle de la mort de son père tué par ses serfs est l'occasion d'une crise nerveuse, qui pourrait bien être une première crise d'épilepsie. Cette légende familiale, renforcée par le diagnostic de Sigmund Freud selon lequel cette attaque épileptique était « une autopunition pour le souhait de mort contre le père haï », est aujourd'hui remise en question par certains ou étudiée sous d'autres angles, Dostoïevski ayant probablement eu sa première crise d'épilepsie en 1850 à Omsk.
En 1842, Fiodor Dostoïevski est nommé sous-lieutenant et entre en tant que dessinateur au département des plans de campagne de la direction du Génie à Saint-Pétersbourg, emploi qui l'ennuie profondément.
 

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