Mikhaïl Boulgakov

Mikhaïl Afanassievitch Boulgakov naît le 15 mai 1891 à Kiev, dans l'Empire russe (aujourd’hui en Ukraine), au sein d'une famille intellectuelle. Son père, professeur de théologie, et sa mère, issue d’un milieu cultivé, lui transmettent très tôt un goût prononcé pour les lettres, la musique et les arts. Élève brillant, Boulgakov s’oriente pourtant vers la médecine, discipline dans laquelle il obtient son diplôme en 1916. Il exerce en tant que médecin de campagne durant la Première Guerre mondiale et la guerre civile russe, des expériences marquantes qu’il transposera plus tard dans plusieurs récits.

Dès les années 1920, Boulgakov abandonne la médecine pour se consacrer entièrement à l’écriture. Il s’installe à Moscou, où il publie ses premières nouvelles et pièces de théâtre. Son ton satirique, son humour grinçant et son regard acéré sur la société soviétique le placent rapidement sous le radar de la censure. Des œuvres comme _La Garde blanche_ ou _Les Œufs fatidiques_ connaissent un succès critique mais sont violemment attaquées par le régime soviétique, qui y voit une critique implicite du communisme.

Boulgakov mène alors une vie précaire, tiraillé entre son talent créatif, sa fidélité à ses idéaux artistiques et les pressions politiques d’un régime autoritaire. Son œuvre théâtrale est tour à tour jouée, censurée, interdite. Malgré cela, il continue à écrire, souvent dans l’ombre, et entame en 1928 la rédaction de ce qui deviendra son chef-d’œuvre : _Le Maître et Marguerite_. Roman philosophique, fantastique et satirique à la fois, cette fresque magistrale ne sera publiée qu’en 1966, bien après sa mort, et dans une version censurée.

Souffrant d’une maladie rénale incurable, Mikhaïl Boulgakov meurt le 10 mars 1940, à l’âge de 48 ans. Il laisse derrière lui une œuvre foisonnante, marquée par une imagination débordante, une ironie mordante et une profonde humanité.

 Conclusion :

Mikhaïl Boulgakov est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands écrivains russes du XXe siècle. Son œuvre, à la fois subversive, poétique et d'une richesse stylistique inégalée, a su transcender les censures et les époques. Le Maître et Marguerite, en particulier, est devenu un roman culte, un miroir étrange et lumineux tendu à la fois à la Moscou stalinienne et à l’âme humaine. En mariant le fantastique à la critique sociale, Boulgakov a donné au monde une littérature en résistance, capable de faire triompher la liberté de l’imaginaire face à l’oppression.

 

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