Charles Baudelaire. Le Spleen de Paris

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Le Spleen de Paris, petits poèmes en prose, de Charles Baudelaire


Le Spleen de Paris, petits poèmes en prose est un recueil de 50 poèmes en prose écrit par Charles Baudelaire et publié à titre posthume en 1869. À travers ces poèmes, Baudelaire cherche à capturer l’essence de la vie urbaine et moderne, en abordant des thèmes tels que l’angoisse, la misère, la beauté fugace, et le malaise existentiel, ce qu’il nomme le « spleen ». Ce recueil est souvent considéré comme un prolongement de Les Fleurs du mal, mais adopte un style en prose qui permet davantage de liberté et de spontanéité, tout en conservant la profondeur poétique.

 Résumé :

Dans Le Spleen de Paris, Baudelaire explore des scènes de la vie quotidienne à travers des fragments poétiques qui reflètent ses impressions et réflexions personnelles. Le recueil s’ouvre avec un texte intitulé « L’Étranger », où Baudelaire interroge un homme solitaire sur ce qu’il aime, et découvre qu’il n’a d’attachement ni pour son pays, ni pour ses amis, ni même pour sa famille – il n’aime que les nuages, symboles de la liberté et de l’éphémère. Ce texte inaugural introduit le ton mélancolique et l’aliénation que l’on retrouvera dans l’ensemble du recueil.

Parmi les poèmes notables, « Le Mauvais Vitrier » raconte une scène où le narrateur, pris d’un accès de cruauté gratuite, incite un vitrier à casser ses propres vitres pour ensuite le chasser sans rien acheter. Ce poème met en évidence le dégoût que Baudelaire éprouve envers la banalité de la vie et son propre penchant pour la perversité. D’autres poèmes comme « Les Yeux des pauvres » ou « Les Foules » explorent les contrastes sociaux de Paris : la distance entre les riches et les pauvres, la foule comme un océan de solitude, et le désir d’évasion de l’individu dans la grande ville.

Dans « Le Désespoir de la vieille », Baudelaire dépeint une femme âgée démunie, accablée par le chagrin et la pauvreté, symbole de la misère humaine que l’on croise quotidiennement mais que l’on ignore. Avec ce texte, il met en lumière la fragilité humaine, notamment celle de ceux que la société rejette. Dans d’autres poèmes comme « Le Confiteor de l’artiste » ou « Le Galant Tireur », il évoque la condition de l’artiste, partagé entre des aspirations élevées et les bassesses de la réalité matérielle. L’artiste baudelairien, marqué par son spleen, tente sans cesse de transcender la laideur du monde tout en se heurtant à ses propres contradictions et aux imperfections de la vie.

Le recueil aborde également la question de la beauté éphémère, notamment dans des poèmes comme « Une Charogne », où Baudelaire décrit le corps en décomposition d’un animal pour en tirer un symbole de la beauté et de l’art éternel. Pour lui, la beauté ne réside pas dans la perfection mais dans l’instant, dans l’éphémère et le sublime qui transcende les laideurs de l’existence.

 Conclusion

Le Spleen de Paris est un recueil dans lequel Baudelaire explore les recoins les plus sombres et les plus ambigus de l’âme humaine. En décrivant la ville moderne et ses habitants, il révèle la beauté qui se cache dans la misère et la laideur du quotidien. À travers son regard lucide et souvent cynique, Baudelaire cherche à confronter les lecteurs à leur propre existence et aux contradictions de la société moderne. Il y présente un Paris à la fois cruel et sublime, une ville où l’homme est déchiré entre le rêve et le désespoir. Par cette écriture en prose, Baudelaire a innové en créant une forme poétique nouvelle, flexible et adaptée à l’esprit de la modernité. Le Spleen de Paris reste une œuvre fascinante qui dévoile la profondeur et la richesse de la vision baudelairienne de la vie urbaine, où chaque fragment de la réalité peut devenir poème.

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Serge

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